Tout d’abord, le stress est une réaction physiologique naturelle qui permet à l’organisme de réagir rapidement face à une situation dangereuse : la tension artérielle et la fréquence cardiaque augmentent et la respiration s’amplifie pour mieux alimenter le cerveau et les muscles en oxygène et en nutriments, et d’autres paramètres physiologiques changent. Le corps se prépare ainsi à la fuite ou au combat.Le cerveau lui aussi voit son état modifié, passant en « mode survie » sous l’effet d’un stress soudain.
Nous savons depuis longtemps que certaines fonctions cognitives sont modifiées en cas de stress. Par exemple, un peu de stress favorise la mémorisation, mais trop de stress diminue cette capacité. Les sens sont aiguisés, l’éveil est renforcé, mais les capacités de raisonnement sont altérées.
En résumé, voici ce qu’il se passe physiologiquement : en cas de stress, l’hypothalamus, qui se situe au centre de notre cerveau, envoie un signal à la partie centrale de la glande surrénale (au-dessus des reins). Cette glande libère une hormone du stress, l’adrénaline, dont le rôle est de préparer l’organisme à une réaction rapide via une accélération du rythme cardiaque, de la respiration et une activation des plaquettes pour minimiser la perte de sang en cas de blessure.
Puis l’hypothalamus et l’hypophyse (une glande cérébrale située en-dessous de ce denier) libèrent successivement d’autres hormones, ce qui aboutit à la sécrétion du cortisol par la corticosurrénale ( la région périphérique de la surrénale). Cette hormone stimule à nouveau l’action de l’adrénaline et celle de la noradrénaline (un analogue de l’adrénaline dans le cerveau et un neuromodulateur), mais prépare également l’organisme à un retour à la normale en reconstituant, par exemple, les stocks d’énergie perdus dans la gestion de ce stress.
Ce déversement d’hormones dans l’organisme n’est pas sans conséquence pour notre cerveau : les molécules produites en cas de stress renforcent ou affaiblissent les connexions entre neurones en fonction de sa durée et de son intensité.
Le terme « stress » a été introduit pour la première fois par Hans Seyle (1907-1982). Ce médecin endocrinologue autrichien est à l’origine du concept de « syndrome général d’adaptation ». Il définit le stress comme étant « une réponse non spécifique de l’organisme face à une demande ». C’est également à Seyle que nous devons la classification de la progression du stress en trois phases :
1/ La Réaction d’alarme : dès la confrontation à une situation évaluée comme stressante, l’hormone du stress est libérée par l’organisme, l’adrénaline.
2/ La Résistance : après l’alarme, l’organisme se prépare aux dépenses énergétiques nécessaires à la réponse au stress ; d’autres hormones sont produites pour faire face à la situation en mode résistance (le cortisol)
3/ L’Épuisement : si la situation stressante persiste et perdure, et que l’organisme n’a pas pu se décharger physiquement, les capacités de cet organisme peuvent être débordées. Il produit toujours plus d’hormones, il est donc en permanence activé, il s’épuise (état de stress chronique).
Des recherches récentes ont complété le travail de Seyle en démontrant que, chaque situation vécue comme stressante est enregistrée dans notre mémoire. Aussi, à chaque fois que nous rencontrons une situation similaire à celle précédemment enregistrée comme stressante, notre cerveau l’analyse comme telle et notre organisme y répond par une stimulation hormonale similaire, en terme d’intensité et de durée. Cela démontre à quel point est il est important de gérer de façon efficace toute situation analysée comme stressante pour en réduire les effets sur l’instant présent, et également sur le reste de notre existence.
Ci-dessous une liste non exhaustive des manifestations ressenties lors d’un stress :
Symptômes physiques : fatigue, douleurs, troubles du sommeil, de l’appétit et de la digestion, sueurs…
Symptômes émotionnels : sensibilité et nervosité accrues, crises de larmes ou de nerfs, anxiété, déprime, excitation
Symptômes intellectuels : difficultés de concentration, erreurs, oublis, difficultés à prendre des initiatives…
Symptômes comportementaux : modification des conduites alimentaires, comportements agressifs, isolement social (repli sur soi, difficultés à coopérer), consommation de produits calmants ou excitants
Si la situation stressante se prolonge, les différents symptômes s’intensifient, entraînant des altérations de la santé qui peuvent parfois devenir irréversibles !
Alors si le stress est une réponse naturelle de notre organisme face à une situation analysée comme dangereuse, qu’est-ce qui génère cette analyse ?
Dans chaque situation génératrice de stress, nous retrouvons un ensemble de 4 facteurs. Nous ressentons du stress lorsque :
-nous avons l’impression de perdre le contrôle de la situation
-nous vivons un évènement imprévisible
-nous faisons face à de la nouveauté donc de l’inconnu
-dans cette situation, quelque chose menace notre égo
En fait, le stress c’est du C.I.N.É !
Il est important de préciser que ce qui est nouveau ou imprévisible pour soi, ne l’est pas forcément pour quelqu’un d’autre. Le stress est une expérience profondément individuelle et personnelle.
Après avoir défini de long en large ce qu’est le stress, comment bien le vivre ?
La recette anti-stress est de développer notre capacité d’adaptation.
Encore une fois, le stress est une expérience profondément individuelle et personnelle. La connaissance de soi, de ses capacités, de ses ressources, de ses peurs nous permet de mieux gérer toutes les situations que notre cerveau analyse comme stressante. Amusons-nous à développer notre capacité d’adaptation en sortant régulièrement de notre zone de confort.
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